E-commerce – Comment lancer un business on line ? Le cas Geek-Trend, boutique high-tech

Interview d’un des fondateurs de Geek-Trend, Benoît Dufleit

Peux-tu te présenter et nous dire ce que tu fais sur le web ?

Benoît Dufleit. En termes de formation, j’ai fait l’ISEG Nantes, une école de commerce post-bac. Ensuite, j’ai décroché un MBA au sein de la Saint John’s University à NYC.

En termes de parcours pro, j’ai travaillé pendant 2 ans pour Vivendi Mobile Publishing en tant que responsable achats au niveau international. Je m’occupais plus principalement de la veille technologie mobile, du sourcing des téléphones et de la logistique entre nos différents studios. Toutes les connaissances que j’ai acquises sur les technologies mobiles et le réseau de grossistes que j’ai développé m’ont donné envie de créer ma propre entreprise dans le domaine techno.

Geek-Trend.com : C’est une boutique ecommerce avec 4 univers: audio, vidéo, photo, mobiles, ciblant les “early adopters” et les passionnés. C’est la façade on-line de Geek-Trend car nous possédons également un showroom privatif dans Paris (la partie off-line). On n’a pas voulu avoir une approche “100% click and click” et notre volonté est d’allier commerce de proximité et distribution virtuelle.

Geek-Trend, le blog : C’est un moyen de communiquer avec ses clients, de présenter les dernières nouveautés.

Geek-Trend, les vidéos Youtube, Dailymotion, Vimeo : notre marque de fabrique

Suite à un sondage, on s’est aperçu que peu de sites mettaient en avant leurs produits en format vidéo.
Or, c’est un moyen simple pour un internaute de voir à distance le produit en situation réelle.
Nous ne sommes pas là pour faire des vidéos de type “Télé-achat” mais bel et bien pour éclairer les internautes par rapport aux questions qu’ils peuvent se poser.

Comment tu as eu l’idée de vendre ce type de produits ?

Nous sommes tous avant tout des consommateurs. Quand on achète un produit, on se pose les questions suivantes: Ou acheter le produit? A quel prix? Pour quel service?

Geek-Trend, en tout humilité, essaye de répondre à ces problématiques:
– En sélectionnant les produits vendus et en proposant des exclusivités (en ce moment le Palm Pre)
– En comparant systématiquement ces prix avec ses concurrents et en essayant d’être compétitif
– En essayant d’apporter toujours plus au client, avec une vraie notion de service.

Geek-Trend veut accompagner ses clients sur tout le cycle de vente (de l’avant-vente à l’après-vente).

Quels sont tes moyens financiers, humains, techniques (plateforme et logiciels utilisés) ?

Nous sommes une petite start-up. C’est pourquoi, on raisonne avec nos moyens. Etre face à un manque de temps et à peu de moyens financiers nous oblige à mûrir nos réflexions, à aller chercher des système D alternatifs, et à appliquer le bon sens inculqué par quelqu’un comme Guy Kawasaki. Ce n’est donc pas plus mal.
Nous sommes 2 co-fondateurs: Alexis Dayon, mon binôme de mon précèdent emploi et moi-même.
Nous connaissons chacun nos manières de travailler et nous essayons chacun de nous compléter. Il s’occupe de la partie front office (gestion client, partenariat). Je m’occupe de la partie back office (finance, process, administration web)

En support, nous avons actuellement un stagiaire de l’Epitech: Mallory Coeur, qui nous apporte son expertise technique, sa maîtrise du montage vidéo et sa polyvalence.

D’un point de vue matériel, nous avons fondé une société par actions simplifiées au capital de 10.000 euros. Nous avons investi au total pas loin de 50.000 euros pour financer du stock, amorcer le démarrage d’activité et faire face aux dépenses courantes d’une société.

Je suis très open-source. Ceci explique les solutions suivantes: Magento, Thunderbird, Open Office …

Magento, un CMS open-source. Techniquement, c’est génial. La partie back-office est un régal à utiliser et pour le moment, l’aspect front plaît assez. Le tout est très modulable et évolutif rapidement (du fait de la nombreuse communauté de développeurs). En témoignent récemment les 300 personnes présentes au Bargento.

Depuis peu, Beezup pour les comparateurs de prix, Sarbacane pour les campagnes des mailing, WordPress pour le blog. Et tous les web services classiques: Google Analytics …

Quelles sont les évolutions du concept depuis son lancement et comment souhaites-tu le faire évoluer ?

Au début, nous avions pensé à faire un site fermé d’accès. Un concept relativement similaire à Ventes-privées.com. Mais, après réflexion, nous nous sommes dits que c’était une manière de restreindre notre visibilité et donc, de retarder notre croissance.

Le site va évoluer en permanence, en termes de graphisme et de fonctionnalités. Un site web n’est pas quelque chose de statique mais vivant. Mais surtout, nous voulons plus d’interactivité avec l’internaute. Nous allons essayer au maximum de mettre en avant les attentes clients. Le but est de mettre en avant un modèle C2C “Consumer to Consumer” et d’être une plateforme interface. En gros, un client veut un produit lamba. Il est rejoint par une autre personne puis une autre etc. ce qui, au final, forme une communauté. Ensuite, nous nous appuyons sur cette communauté pour négocier des prix auprès des grossistes/cosntructeurs et être en mesure de proposer des prix attractifs à nos clients. C’est également un moyen de tester des concepts de produits.

Quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui veulent se lancer ?

Etre ecommerçant peut paraitre facile d’un œil externe mais cela nécessite de nombreuses compétences.
Moi-même, je vous avouerai que j’avais cet a-priori. Après quelques mois d’activité, j’ai dû me former à de nombreuses techniques propres au web. (CSS, Html, administration serveur…)

Beaucoup d’entreprises sont déjà présentes sur un secteur d’activité et il est difficile de jouer sa propre carte.
Il reste à exploiter les niches. Il faut être là au bon moment pour d’une part, avoir le choix sur le nom de domaine et d’autre part, pouvoir exploiter le marché.

Quelle est votre stratégie de création de trafic et quels sont les leviers emarketing utilisés ?

– Comparateurs de prix : pour une entreprise sur le marché high-tech, il est indispensable d’être présent sur ces outils.

– SEO : le référencement est incontournable aujourd’hui.
On essaye au maximum d’optimiser nos pages pour qu’elles soient bien référencées.
Cela passe par l’écriture de l’url, les titres des pages, les meta, les balises en général.
Le but est également d’obtenir de nombreux backlinkings.

– SMO : les médias sociaux ont pris une part prépondérante aujourd’hui.
Nous sommes présents sur Twitter pour la communication instantanée, sur Facebook pour la communication évènementielle
Mais aussi, comme je l’ai dit auparavant par le biais des vidéos.
Plus vous générez du contenu (et si possible de qualité), plus vous augmentez votre visibilité…

– Partenariat avec les blogs
Beaucoup de personnes, à l’heure actuelle, sous-estiment l’impact des blogs. Or, plus le blog touche une niche, plus il apporte du prospect qualifié. A titre d’exemple, nous avons actuellement un partenariat avec Palm Pre France et nous tenons encore à remercier Philippe Laganne.
Le tout est de cibler les blogs qui concordent avec vos produits. Regardez, par exemple, quelles sont les premières pages, en termes de requête Google, qui correspondent à vos produits.

– Articles sponsorisés
J’ajouterais également que les articles sponsorisés sont peut-être plus qualitatifs que du Adwords ou des bannières pubs.
Si vous proposez des partenariats sur une base de relation gagnant-gagnant, vous serez toujours récompensé de vos efforts.

Pour conclure sur la question emarketing, je dirais que tout dépend de votre budget… Mais bon, en termes de emarketing, le résultat final est toujours le même, à savoir le ROI (retour sur investissement). C’est sur ce point qu’on va pouvoir mesurer si une campagne emarketing est réussie ou non. A vous de choisir la meilleure formule.