Le Tour de France de Pinterest continue… Après Isabelle Mathieu, Isabelle Spanu, Christian Radmilovitch et Pierre Cappelli, je vous propose aujourd’hui une nouvelle étape du PinTour avec Sandrine Joseph. Comment utilise-t-elle Pinterest ? Quels sont, selon elle, les points forts et le limites du réseau ? Quelles campagnes de marques utilisant Pinterest a-t-elle apprécié ? Comment voit-elle l’avenir de Pinterest ? Je lui ai posé ces quelques questions…
Pour suivre le PinTour sur Twitter, un hashtag a été créé #pintour.
– Depuis le début de l’année, Pinterest fait parler de lui, pourquoi est-il si attractif ? Quels sont ses points forts ?
Pinterest est au croisement de 3 tendances de fond sur le digital :
- La curation (Scoop It !, Paperli, Flipboard …)
- Le micro-blogging, plus précisément le micro-blooging en images (Instagram, Path, Fancy … )
- La montée en puissance, la prépondérance de l’image sur les contenus textuels dans la manière dont nous appréhendons l’information.
Pinterest permet de réagir à une stimulation “sensorielle”, bien plus puissante que 140 caractères. Nous assistons de manière très forte à un renversement de causalité. Paris Match disait « Le poids des mots, le choc des photos ». Avec Pinterest, ce serait plutôt l’impact des photos avant tout. Facebook (Facebook timeline) et Google (nouveau format des pages Google +) l’ont bien compris en intégrant cette révolution de l’information dans le changement des pages d’accueil des membres de leurs communautés.
L’autre force de Pinterest réside dans sa transversalité, il permet de démultiplier les lieux de conversation d’amplifier le sens des contenus postés sur internet en contextualisant dans un board à la thématique plus ou moins large et valorise la source de l’information. Si l’utilisateur le souhaite, il génère des liens vers les réseaux sociaux catalysant le plus d’audience et d’intéractions (Facebook, Twitter) et sites marchands (Amazon, …) ; ce qui permet de faire gagner de l’argent (modèle de l’affiliation) .. à Pinterest.
– Que fais-tu sur Pinterest ? Comment l’utilises-tu ? Alimentes-tu un “board” de façon régulière ?
Pinterest est un lieu idéal pour observer les tendances, les qualifier en amont, voire les créer. A la fois les personnes que je suis, les contenus populaires, et via son moteur de recherche, j’élargi le champs de mes connaissances.
Je suis donc en veille et écoute sur les tendances ; j’anime mes communautés autour de 5 thématiques articulées en 7 boards :
- L’esthétique du mouvement et la puissance du regard : « Arts & Talents »
- Les sports de glisse, esthétique et performance : « Ride Culture »
- L’innovation et le design : « Automobile et Motocycle culture »
- Le leadership : « Leaders » et « Quotes of the day »
- Les usages du digital : « Digital lifestyle » & « Digital Media Studies »
– Est-ce que toutes les fonctionnalités sont pertinentes ? Et quelles sont, pour toi, les limites de Pinterest ?
D’un point de technique, le vrai problème de Pinterest est la pertinence de son moteur de recherche à la mémoire courte et trop souvent aléatoire.
Pinterest est un outil où les personnes se dévoilent encore plus que sur Facebook, Twitter. La démultiplication des boards, et l’usage plus ou moins intensif que l’on peut en faire en dit beaucoup sur les personnes aux commandes des comptes. D’autre part, en touchant les personnes dans l’expression de leur passion, il créé une addiction.
Depuis que j’utilise Pinterest, j’observe différents usages qui sont à l’image des opportunités et limites de l’outil :
- Les boulémiques ou « hyper pinners » : en démontration permanente de leur égo surdimensionné, ils affichent dans limite ni pudeur, leur expression de leur moi au point de vous spammer. Ils « like » un grand nombre de personnes et espérent être « likés » en retour. Je suis un ou deux de leurs boards.
- Les faiseurs d’audience « audience makers » : ils surfent sur des vagues sans grande conviction. Info-obèses, ils n’ont qu’une motivation être dans la polémique pour créer la conversation autour d’eux. Je n’en suis quelques uns pour avoir des leviers immédiats en ‘influence’.
- Les sélectifs « selective & focused » : surement les plus intéressants car ils sont ultra sélectifs sur la qualité des images et des blogs qu’ils aggrègent dans leurs boards. De loin les plus intéressants et surement les moins visibles. Ce sont d’excellent détecteurs de tendances. Mon cœur de cible.
- Les observateurs « shadow members » : ils sont présents et inactifs sur Pinterest. L’image n’est pas leur mode d’expression favori. Ils assurent une présence silencieuse, au cas où … Je ne suis pas, il n’y a pas d’échange possible avec ces « piners » qui ne pinnent pas.
– Certains utilisateurs sont très actifs, peux-tu nous recommander 5 personnes à suivre sur Pinterest ?
Les 6 (mdr) personnes dont l’univers Pinterest me plait le plus, que je « repin » le plus souvent sont : Andy Rajabo, Chad Syme, DrawDrawDraw, Mai Bri, Andrea Scella, Sandrine Hilaire (avocate dont l’approche Pinterest a été intéressante entre ses débuts et aujourd’hui).
– Intéressons-nous aux marques, quelques unes ont imaginé des campagnes originales avec Pinterest, peux-tu présenter celle(s) que tu as particulièrement apprécié ?
Une campagne intéressante fut celle de Peugeot au Panama qui a mis en dispositif digital plaçant Pinterest au centre des échanges avec leurs fans. Le dispositif est très bien expliqué dans cette vidéo (voir ci-dessous) et illustre bien le fait que Pinterest offre un territoire d’expression aux clients et ambassadeurs des marques à stimuler régulièrement.
Peugeot Pinterest Car Showcase (Cyber Case Study) from Juan C Galindo on Vimeo.
De ces échanges mutuellement intéressants entre la marque et ses fans, sur les usages des produits / servicest. Ces interactions sont infinies et alimentent autant les départements en charge de l’innovation, du marketing, sans oublier la communication.
Merci Sandrine et à bientôt sur les réseaux !
Rendez-vous dans quelques jours pour une nouvelle étape de ce Tour de France de Pinterest.